Un rapide tour
d’horizon des prix littéraires.
À ce stade de l’année,
il n’est pas toujours facile de se souvenir qui a obtenu quoi. Voici donc une
présentation sommaire des lauréats principaux
de l’année littéraire.
Un fonctionnaire marocain, chargé
d'acheter à Bruxelles du blé pour son pays,
se retrouve mortifié quand son unique
pantalon lui est dérobé. C'est sanglé dans
une défroque digne d'un clown qu'il se
présente devant la Commission européenne
et, contre toute attente, réussit sa mission...
Un garçon désireux de se faire délivrer un passeport s'aperçoit que, au regard de l'administration, le village de son enfance n'existe pas. Par conséquent, n'étant jamais né, il est inconnu au bataillon...
Un édile marocain, devant l'absence de piscine dans sa ville, invente pour y remédier le concept de «natation sèche»...
Avec un humour décapant, Fouad Laroui met en scène des situations paradoxales et déroutantes dans lesquelles ses personnages sont sans cesse contraints de se remettre en question. De livre en livre, il continue d'explorer l'une des émotions premières de tout être humain : l'irrépressible éclat de rire devant l'absurdité de notre condition.
Présentation
de l’éditeur : Ancien chirurgien du coeur, il y a longtemps qu'Octave
Lassalle ne sauve plus de vies. À quatre-vingt-dix ans, bien qu'il n'ait encore
besoin de personne, Octave anticipe : il se compose une
« équipe ». Comme autour d'une table d'opération - mais cette
fois-ci, c'est sa propre peau qu'il sauve. Il organise le découpage de ses
jours et de ses nuits en quatre temps, confiés à quatre
« accompagnateurs » choisis avec soin. Chacun est porteur d'un élan
de vie aussi fort que le sien, aussi fort retenu par des ombres et des
blessures anciennes. Et chaque blessure est un écho.
Présentation
de l’éditeur : C'est au fin fond de la contrée d'Atôra, au nord-est de
l'île de Honshu, que Matabei se retire pour échapper à la fureur du monde. Dans
cet endroit perdu entre montagnes et Pacifique, se cache la paisible pension de
dame Hison dont Matabei apprend peu à peu à connaître les habitués, tous
personnages singuliers et fantasques.
Présentation
de l’éditeur : Entre ce qu'en disait Odessa Clay : «J'ai jamais compris
pourquoi Dieu m'avait choisie pour être sa mère» et ce qu'en dit Khalia Ali :
«Il n'est plus rien, juste un objet», soixante-dix ans ont passé, Cassius
Marcellus Clay Junior est devenu Muhammad Ali, le plus grand sportif de tous
les temps.
Prix Goncourt de la nouvelle : Fouad Laroui, L'étrange affaire du pantalon de Dassoukine, Julliard, ISBN : 978-2-260-01671-7
Présentation de l'éditeur :
Un garçon désireux de se faire délivrer un passeport s'aperçoit que, au regard de l'administration, le village de son enfance n'existe pas. Par conséquent, n'étant jamais né, il est inconnu au bataillon...
Un édile marocain, devant l'absence de piscine dans sa ville, invente pour y remédier le concept de «natation sèche»...
Avec un humour décapant, Fouad Laroui met en scène des situations paradoxales et déroutantes dans lesquelles ses personnages sont sans cesse contraints de se remettre en question. De livre en livre, il continue d'explorer l'une des émotions premières de tout être humain : l'irrépressible éclat de rire devant l'absurdité de notre condition.
Prix France Télévision
(essai) : Nicolas Werth, La route de
Kolyma, voyage sur les traces du goulag, Belin, ISBN : 978-2-7011-6416-8
Présentation
de l’éditeur : Historien de l'URSS stalinienne, Nicolas Werth a éprouvé le
besoin d'aller sur place, à la recherche des traces du plus grand système
concentrationnaire du vingtième siècle. La route de la Kolyma est le
récit de cette expédition insolite et fascinante dans l'immense contrée isolée
de la Sibérie orientale, à neuf heures de vol de Moscou.
Région
emblématique du Goulag, la Kolyma, grande comme deux fois la France, est
aujourd'hui une région sinistrée, aux villes dépeuplées. Nicolas Werth a
rencontré les derniers survivants des camps, mais aussi les membres de
l'association Memorial qui luttent pour que cette page sombre de l'Histoire ne
soit pas oubliée. Il a sillonné les pistes de la Kolyma, pour tenter de
retrouver les vestiges des camps de travail forcé, où les détenus extrayaient,
dans des conditions extrêmes, l'or, la grande richesse de la Kolyma. Une quête
souvent vaine, tant les traces se sont effacées dans ces terres que l'homme n'a
jamais véritablement conquises.
Comment
appréhender cette civilisation disparue ? Ce voyage à la recherche de la
Kolyma perdue est aussi une réflexion sur le métier d'historien
Grand prix RTL-Lire :
Jeanne Benameur, Profanes, Actes Sud,
ISBN : 978-2-330-01428-5
Dans
le geste ambitieux d'ouvrir le temps, cette improbable communauté tissée
d'invisibles liens autour d'indicibles pertes acquiert, dans l'être ensemble,
l'élan qu'il faut pour continuer. Et dans le frottement de sa vie à d'autres
vies, l'ex-docteur Lassalle va trouver un chemin.
Jeanne
Benameur bâtit un édifice à la vie à la mort, un roman qui affirme un
engagement farouche. Dans un monde où la complexité perd du terrain au bénéfice
du manichéisme, elle investit l'inépuisable et passionnant territoire du doute.
Contre une galopante toute-puissance du dogme, Profanes fait le choix
déterminé de la seule foi qui vaille : celle de l'homme en l'homme.
Prix
Louis Guilloux 2013 : Hubert Haddad,
Le peintre d’éventail, Zulma, ISBN : 978-2-84304-597-4
Attenant
à l'auberge, se déploie un jardin hors du temps. Insensiblement, Matabei
s'attache au vieux jardinier et découvre en lui un extraordinaire peintre
d'éventail. Il devient le disciple dévoué de maître Osaki.
Fabuleux
labyrinthe aux perspectives trompeuses, le jardin de maître Osaki est aussi le
cadre de déchirements et de passions, bien loin de la voie du zen - en
attendant d'autres bouleversements...
Avec
le Peintre d'éventail, Hubert Haddad nous offre un roman d'initiation
inoubliable, époustouflant de maîtrise et de grâce.
Prix
France Culture-Télérama : Frédéric Roux,
Alias Ali, Fayard, ISBN : 978-2-213-67206-9
Entre
Richard Nixon qui dansait la gigue dans le bureau ovale à l'idée que ce
«trou-du-cul de déserteur» avait perdu pour la première fois et Barack Obama
qui travaille sous une photo du jeune Clay victorieux, le parcours de Muhammad
Ali épouse celui de l'histoire des États-Unis et des conditions modernes de sa
représentation.
Comme
son personnage et son destin valent mieux qu'un essai sur l'évolution des
rapports raciaux des années 1950 à nos jours ou qu'une biographie
conventionnelle, il a fallu, pour en faire un roman, démonter et
remonter quelques milliers de points de vue, souvent contradictoires. Comme si,
en un certain ordre (r)assemblées, les révélations à son sujet, les anecdotes
inédites, les controverses et les sentences lapidaires formaient la seule
épopée à la hauteur de celui qui a reflété son époque, crevé les écrans, et qui
déborde encore les cadres.
Prix
des libraires : Yannick Grannec, La déesse des petites victoires, Anne
Carrière, ISBN : 978-2-84337-666-5
Présentation
de l’éditeur : Université de Princeton, 1980. Anna Roth, jeune
documentaliste sans ambition, se voit confier la tâche de récupérer les
archives de Kurt Gödel, le plus fascinant et hermétique mathématicien du XXe
siècle.
Sa
mission consiste à apprivoiser la veuve du grand homme, une mégère notoire qui
semble exercer une vengeance tardive contre l'establishment en refusant
de céder les documents d'une incommensurable valeur scientifique.
Dès
la première rencontre, Adèle voit clair dans le jeu d'Anna. Contre toute
attente, elle ne la rejette pas mais impose ses règles. La vieille femme sait
qu'elle va bientôt mourir, et il lui reste une histoire à raconter, une histoire
que personne n'a jamais voulu entendre. De la Vienne flamboyante des années
1930 au Princeton de l'après-guerre ; de l'Anschluss au maccarthysme ; de la
fin de l'idéal positiviste à l'avènement de l'arme nucléaire, Anna découvre le
parcours d'une femme confrontée toute sa vie à une équation impossible entre le
génie, l'amour et la folie.
Joël Dicker, La vérité sur l’affaire Harry Québert,
De Fallois, ISBN : 978-2-87706-816-1
Grand gagnant de la
rentrée littéraire, ce roman a remporté le Goncourt des lycéens et le Grand
prix de l’Académie Française. Et le public le plébiscite.
Le délai est près d'expirer quand soudain tout bascule pour lui : son
ami et ancien professeur d'université, Harry Quebert, l'un des écrivains les
plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé
d'avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui
il aurait eu une liaison.
Convaincu de l'innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre
dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les
événements : l'enquête s'enfonce et il fait l'objet de menaces. Pour innocenter
Harry et sauver sa carrière d'écrivain, il doit absolument répondre à trois
questions : Qui a tué Nola Kellergan ? Que s'est-il passé dans le New Hampshire
à l'été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ?
Sous ses airs de thriller à l'américaine, La Vérité sur l'Affaire
Harry Quebert est une réflexion sur l'Amérique, sur les travers de la
société moderne, sur la littérature, sur la justice et sur les médias.
Philippe Djian, Oh…, Gallimard, ISBN :
978-2-07-012214-1 a remporté l’Interallié.
Description
de l’éditeur : «Décembre est un mois où les hommes se saoulent - tuent,
violent, se mettent en couple, reconnaissent des enfants qui ne sont pas les
leurs, s'enfuient, gémissent, meurent...»
"Oh..." raconte trente jours d'une vie sans répit, où
les souvenirs, le sexe et la mort se court-circuitent à tout instant.
Le prix de Flore est
allé à Oscar Coop-Phane, Zénith-Hôtel,
Finitude, ISBN : 978-2-36339-008-0
Présentation
de l’éditeur : «Je suis une pute de rue. Pas une call-girl ou quelque
chose comme ça ; non, une vraie pute de trottoir, à talons hauts et cigarettes
mentholées.»
Elle est directe, Nanou, pas le genre à faire des manières, non, pas le
genre à se voiler la face, à se faire des illusions sur sa vie ou sur celle de
ses clients. Elle est juste là pour donner un peu d'amour, et eux sont là pour
en recevoir.
Dominique, Emmanuel, Victor, Luc, Jipé ou Robert, ils ne demandent que
ça, un peu de tendresse, histoire de se fuir un instant, histoire de vivre un
peu.
Une galerie de portraits attachants, sincères, de petites gens aux
prises avec un monde trop grand pour eux. Et elle est belle jusque dans ses
faiblesses, cette humanité-là
Scholastique Mukasonga,
Notre-Dame du Nil, Gallimard,
ISBN : 978-2-07-013342-0 a créé la surprise (de son éditeur) en remportant
le Renaudot.
Sur le même sommet montagneux, dans une plantation à demi abandonnée, un
« vieux Blanc », peintre et anthropologue excentrique, assure que les
Tutsi descendent des pharaons noirs de Méroé. Avec passion, il peint à fresque
les lycéennes dont les traits rappellent ceux de la déesse Isis et d'insoumises
reines Candace sculptées sur les stèles, au bord du Nil, il y a trois
millénaires. Non sans risques pour sa jeune vie, et pour bien d'autres filles
du lycée, la déesse est intronisée dans le temple qu'il a bâti pour elle.
Le huis clos où doivent vivre ces lycéennes bientôt encerclées par les
nervis du pouvoir hutu, les amitiés, les désirs et les haines qui traversent
ces vies en fleur, les luttes politiques, les complots, les incitations aux
meurtres raciaux, les persécutions sournoises puis ouvertes, les rêves et les
désillusions, les espoirs de survie, c'est, dans ce microcosme existentiel, un
prélude exemplaire au génocide rwandais, fascinant de vérité, d'une écriture
directe et sans faille
Franck Maubert, Le dernier modèle, Mille et une nuits,
ISBN : 978-2-7555-0652-5 a décroché le Renaudot essai.
F. M.
Franck Maubert a rencontré Caroline à Nice. Dans son dernier roman, il
restitue son histoire inédite qui dévoile un pan méconnu des dernières années
de l'artiste
Pascale Gautier, Les vieilles, Gallimard, folio,
ISBN : 978-2-07-044333-8
a reçu le Renaudot
poche.
Ce nouveau roman de Pascale Gautier est irrésistible par sa fraîcheur,
sa volonté de prendre avec humour le contre-pied de certaines idées reçues sur
la vieillesse. On y retrouve avec délectation la causticité et la liberté de
ton qui caractérisent ses précédents textes.
Jérôme ferrari, Le sermon sur la chute de Rome, Actes
Sud, ISBN : 978-2-330-01259-5 a remporté le Goncourt.
Entrant, par-delà les siècles, en résonance avec le sermon par lequel
saint Augustin tenta, à Hippone, de consoler ses fidèles de la fragilité des
royaumes terrestres, Jérôme Ferrari jette, au fil d'une écriture somptueuse
d'exigence, une lumière impitoyable sur la malédiction qui condamne les hommes
à voir s'effondrer les mondes qu'ils édifient et à accomplir, ici-bas, leur
part d'échec en refondant sans trêve, sur le sang ou les larmes, leurs
impossibles mythologies
Emmanuelle Pireyre, Féérie générale, De l’Olivier,
ISBN : 978-2-8236-0003-2 a enlevé le Médicis.
Présentation
de l’éditeur : « J'ai souvent eu l'impression, en écrivant ce livre,
d'emprunter des discours tout faits comme on louerait des voitures pour le
plaisir de les rendre à l'autre bout du pays complètement cabossées »,
confie l'auteur.
Rassemblant des échantillons prélevés dans les médias et sur les forums,
détournant les sophismes et les clichés de la doxa ambiante qu'elle mixe
avec érudition et humour aux discours savants ou sociologiques, Emmanuelle
Pireyre organise de magnifiques collisions de sens dans ce roman-collage où la
réalité se mêle à la fiction.
Une petite fille déteste la finance et préfère peindre des
chevaux ; des artistes investissent les casernes ; un universitaire
laisse tomber sa thèse sur l'héroïsme contemporain ; une jeune musulmane
choisit pour devise Une cascade de glace ne peut constituer un mur
infranchissable... Ainsi sont les personnages de Féerie générale :
récalcitrants à l'égard de ce qui menace leur liberté, prompts à se glisser
dans les interstices du réel pour en révéler les absurdités.
Avec une jubilation communicative, Emmanuelle Pireyre propose une
radiographie de notre conscience européenne en ce début de 21e siècle
Arraham B. Yehoshua, Rétrospective, Grasset et Calmann-Lévy,
ISBN : 978-2-246-77151-7 s’est mérité le Médicis étranger.
Présentation
de l’éditeur : Yaïr Mozes, célèbre réalisateur israélien au crépuscule de
sa vie, est convié à une rétrospective en son honneur à
Saint-Jacques-de-Compostelle. Trois jours durant, en compagnie de Ruth,
l'actrice qui fut jadis sa muse et la cause de sa rupture avec son scénariste
de toujours, il revoit ses oeuvres de jeunesse. L'épreuve est troublante pour
le vieil homme qui croyait avoir fait le deuil paisible de ses émotions.
Au coeur de ce voyage dans le passé, un énigmatique tableau, accroché
au-dessus du lit que Mozes et Ruth partageront chastement lors de ce séjour en
Espagne : une Charité romaine, où l'on voit une jeune femme allaiter un
vieillard emprisonné.
Qui écrit le scénario de nos existences ? Et si la vie n'est qu'un
songe, peut-on in extremis en corriger les erreurs, les faux raccords,
tel un film sur une table de montage ?
Dans ce roman pétillant d'intelligence et d'une majestueuse mélancolie,
l'un des plus grands écrivains israéliens scrute l'âme d'un homme qui se
demande «comment ne pas renoncer au désir pendant le peu de temps qui nous
reste»
Patrick Deville, Peste & choléra, Seuil, ISBN :
978-2-02-107720-9 a gagné le Fémina, catégorie « Roman français ».
Présentation
de l’éditeur : Parmi les jeunes chercheurs qui ont constitué la première
équipe de l'Institut Pasteur créé en 1887, Alexandre Yersin aura mené
l'existence la plus mouvementée. « Ce n'est pas une vie que de ne pas
bouger », écrit-il. Très vite il part en Asie, se fait marin, puis
explorateur. Découvreur à Hong Kong, en 1894, du bacille de la peste, il
s'installe en Indochine, à Nha Trang, loin du brouhaha des guerres, et
multiplie les observations scientifiques, développe la culture de l'hévéa et de
l'arbre à quinquina. Il meurt en 1943 pendant l'occupation japonaise.
Pour raconter cette formidable aventure scientifique et humaine, Patrick
Deville a suivi les traces de Yersin autour du monde, et s'est nourri des
correspondances et documents déposés aux archives des Instituts Pasteur
Julie Otsuka, Certaines n’avaient jamais vu la mer,
Phébus, ISBN : 978-2-7529-0670-0 s’est distingué avec le Fémina
« roman étranger ».
Présentation
de l’éditeur : L'écriture de Julie Otsuka est puissante, poétique,
incantatoire. Les voix sont nombreuses et passionnées. La musique sublime,
entêtante et douloureuse. Les visages, les voix, les images, les vies que
l'auteur décrit sont ceux de ces Japonaises qui ont quitté leur pays au début
du XXe siècle pour épouser aux États-Unis un homme qu'elles
n'ont pas choisi.
C'est après une éprouvante traversée de l'océan Pacifique qu'elles
rencontrent pour la première fois à San Francisco leur futur mari. Celui pour
lequel elles ont tout abandonné. Celui dont elles ont tant rêvé. Celui qui va
tant les décevoir.
À la façon d'un choeur antique, leurs voix s'élèvent et racontent leurs
misérables vies d'exilées... leur nuit de noces, souvent brutale, leurs rudes
journées de travail dans les champs, leurs combats pour apprivoiser une langue
inconnue, la naissance de leurs enfants, l'humiliation des Blancs, le rejet par
leur progéniture de leur patrimoine et de leur histoire... Une véritable
clameur jusqu'au silence de la guerre. Et l'oubli.
Tobie Nathan, Ethno-roman, Grasset, ISBN :
978-2-246-79006-8 a gagné le Fémina dans la catégorie « essai ».
Présentation
de l’éditeur : Héritier de générations de rabbins, portant le nom du plus
célèbre, je suis juif "au naturel", pas dans l'excès de ceux qui,
s'étant trop éloignés de Dieu, se collent à lui pour être certains de ne pas le
perdre une nouvelle fois. Ayant vécu enfant à Rome, je suis italien, comme il
était inscrit sur nos passeports. Ayant grandi à Gennevilliers, je suis
communiste, comme l'était cette ville, héritière des années de guerre. Ayant eu
vingt ans en 68, j'ai à la fois vécu passionnément la révolution culturelle
française et traversé les événements comme Fabrice à Waterloo. Formé à
l'Institut de psychanalyse de la rue Saint-Jacques, j'ai essayé d'épouser au
moins l'identité de psychanalyste, mais n'y suis pas parvenu. Je suis comme la goutte
qui file entre les doigts pour s'en aller rejoindre la source...»
T.N.
Jocelyne Saucier, Il pleuvait des oiseaux, XYZ, ISBN :
978-2-89261-604-0 a tout raflé, côté Québécois : le Prix littéraire des
collégiens, le Prix des lecteurs Radio-Canada, le Prix Ringuet, le Prix
littéraire France-Québec, le Prix du Grand public Salon du livre de Montréal /
La Presse (Littérature).
Mardi 5 mars 2013
Les Goncourt ont plébiscité le premier roman d'Alexandre Postel, qui avait déjà reçu le prix Landerneau découvertes.
C'est avec sept voix contre dix qu'Alexandre Postel succède à François Garde ( Ce qu'il advint du sauvage blanc, Gallimard, ISBN : 978-2-07-013662-9) et obtient le Goncourt du premier roman
- Alexandre Postel, Un homme effacé, Gallimard, ISBN : 978-2-07-013850-0
Quatrième de couverture _ Damien North est professeur de philosophie
dans une université cossue. Veuf, il mène une vie triste et solitaire. Mais un
jour, il est embarqué par la police qui l'accuse d'avoir téléchargé sur son
ordinateur des images provenant d'un réseau pédophile... L'affaire fait grand
bruit, d'autant que Damien est le petit-fils d'Axel North, figure politique
historique.
L'inculpé a beau se savoir innocent, chacun se souvient d'un geste,
d'une parole qui, interprétés à la lumière de la terrible accusation,
deviennent autant de preuves à charge. Même une banale photo de sa nièce,
unique enfant de son entourage, ouvre sur un gouffre d'horribles suppositions.
Le terrible engrenage commence tout juste à se mettre en marche.
Alexandre Postel décrit avec acuité la farce des conventions sociales,
les masques affables sous lesquels se cachent le pouvoir, la jalousie ou le
désir de nuire - et les dérives inquiétantes d'une société fascinée par les
images.
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